Les addictions peuvent être définies par la consommation de substances provoquant initialement un effet ‘agréable’, mais à terme, avec une dépendance induite, une souffrance psychologique, des dégradations psychologiques et des complications somatiques.
Les addictions concernant les chirurgiens-dentistes sont pour l’essentiel celles de l’usage du tabac, de l’alcool, et des drogues (cannabis, heroine, cocaine).
Ces produits ont tous des répercussions sur la santé orale de ces usagers, avec des formes diverses et des gravités graduées selon les produits, l’usage et l’ancienneté.

Au niveau des dents, le tabagisme entraîne des modifications de la pigmentation de l'émail et des restaurations dentaires.
Il est en oûtre considéré comme comme un facteur de risque important d'augmentation de l'activité carieuse.

 

Au niveau de la muqueuse buccale, la consommation chronique de tabac entraine des altérations bénignes (mélanose tabagique et palais du fumeur), mais aussi des affections mettant en jeu le pronostic vital (cancer de la cavité buccale).

 

Enfin, au niveau général, le tabagisme:
 -altère l'odorat et le goût
 -ralentit la guérison des plaies lors d'interventions chirurgicales
 -et entraine une résorption osseuse

L’alcool pur par lui-même n’endommage pas les dents ; mais boire de l’alcool pur est très rare, fort heureusement pour la santé!
La nocivité au niveau bucco-dentaire des alcools en bouteille est en effet plutôt dûe au taux élevé en sucre et à une acidité importante.
L'abus d'alcool provoque:
 -un effet traumatique sur les dents (cannettes décapsulées avec les dents, chutes, bagarres et accidents de la voie publique)
 -une diminution de la quantité de salive; sans salive, la bouche devient sèche, ce qui rend plus facile la prolifération bactérienne et l’installation d’infection.
Des études ont ainsi montré que les personnes qui souffrent d’addiction à l’alcool sont plus à risque de cancer de la gorge et de la bouche à la suite de lésions tissulaires et d'accumulation de bactéries.
 -et pour les patients souffrant de cirrhose, une baisse du taux de plaquettes ou une baisse du taux de prothrombine (TP) ce qui augmente le risque d’hémorragie

Les différentes drogues (cannabis, héroïne, cocaïne) provoquent, comme l’abus d’alcool, une sécheresse de la bouche (xérostomie); pour la compenser, l'usager de drogues aime a consommer souvent de grandes quantités d'hydrate de carbone.
Un certain nombre d’études ont démontré que l’injection d’héroïne entraine une hyperglycémie transitoire augmentant la production cérébrale de sérotonine, la même recherchée dans la toxico-glucomanie ; ainsi, psychologiquement, le toxicomane se tourne plus volontiers vers les aliments sucrés quand il n’y a pas de drogue.
L’excés de sucres, dans le contexte de malnutrition, accentue le déficit en vitamines B1, aggravant l’acidification du milieu buccal et favorisant donc la dégradation du milieu buccal.

Quelles conséquences bucco-dentaires de la toxicomanie?

 

 -les usagers de drogues, souvent en mauvaise condition de vie s’accompagnant d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire, sont plus fréquemment en malnutrition et en dénutrition que le reste de la population.
En cause, les effets des drogues sur les neurones affectés à la ‘récompense’, pris et activés dans les circuits ‘drogues’ et donc moins disponibles pour les circuits ‘alimentation’ ; cela explique la perte d’appétit (anorexie vraie des alcooliques).

 

  -l’usage de certains stimulants comme le crack peut entrainer une trituration intempestive et maniaque des gencives, entrainant une lacération gingivale.

 

  -le recours à des opiacés, en raison de leurs effets anti-douleur, mais aussi les antalgiques et les anti-inflammatoires classiques, peuvent amener un retard dans la mise en route des soins dentaires.

 

  -une baisse des défense générales de l’immunité (VIH, Hepatite C) favorise la charge bactérienne, donc les infections du milieu buccal

 

  -les toxicomanes ont souvent des crispations des machoires et un serrage des dents lors de la consommation de stimulants et de certains hallucinogenes, pouvant entrainer douleurs musculaires et grincement des dents (bruxisme) essentiellement nocturnes et inconscients.

 

  -enfin, l'usage du cannabis et des fumees aspirées tres chaudes entrainent souvent des lesions décolorées des muqueuses (leucoplasies). Toute lesion persistante ou grave de la bouche necessite imperativement une exploration plus poussée et doit faire discuter une eventuelle neoplasie des voies aerodigestives superieures.

 

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© Dr David GUTMAN, Dentiste, 3 rue Theodore de Banville PARIS 75017, Facettes dentaires, Clinique Esthetique Dentaire et du Sourire

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